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Économie sociale : une lutte pour la reconnaissance

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L’économie sociale a longtemps été perçue comme la petite sœur pauvre de l’économie traditionnelle (privée). Elle est parfois accusée d’être subventionnée et de ne pas être viable financièrement. Souvent, elle s’est retrouvée prise entre deux chaises : elle était trop économique pour être du social et paradoxalement, trop social pour être économique. Comme si le social et l’économie, ne pouvait pas être réuni dans une même appellation, comme s’il n’y avait pas d’interaction entre les deux.

Premier round : Depuis 2007, avec le support de la Conférence régionale des élus Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et du Chantier de l’économie sociale du Québec, la région s’est dotée d’un lieu de concertation des intervenants du domaine. Un cheminement parsemé de questionnements quant à la nature même de l’économie sociale. Avec une ressource humaine à temps partiel et des moyens très limités, les intervenants ont trouvé des terrains d’entente. L’année 2009 marque ainsi la première entente spécifique de régionalisation des actions en matière d’économie sociale donnant lieu au Pôle d’économie sociale Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. En 2011 s’est tenu un événement régional majeur qui a été ponctué par le dévoilement des résultats du portrait régional des entreprises d’économie sociale. Pendant tout ce temps, une collaboration étroite est maintenue avec le Chantier québécois de l’économie sociale.

Deuxième round : L’année 2013 marque un tournant pour la reconnaissance de l’économie sociale dans le développement socioéconomique du Québec. Effectivement, à l’automne 2013 fût adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec, le projet de loi sur l’économie sociale. La loi vise notamment à reconnaître la « biodiversité » de l’économie, c’est-à-dire son caractère d’économie plurielle. Elle permet donc de rendre complémentaire les différentes dynamiques économiques sans en négliger aucune et elle reconnaît au passage les différentes formes d’organisations qui composent la grande famille de l’économie sociale: les OBNL avec volet marchand, les coopératives et les mutuelles. Autrement dit, elle reconnaît l’apport important en matière de création de richesse qu’apporte ce type d’entreprise. Par ailleurs, la loi incite les ministères et organismes gouvernementaux à prendre en considération l’économie sociale dans leurs programmes et mesures.

Plus concrètement, la loi vise également à soutenir le développement de l’économie sociale par l’élaboration ou l’adaptation d’outils d’intervention et à assurer l’accès équitable pour les entreprises d’économie sociale aux programmes et mesures des ministères et organismes gouvernementaux.

Troisième round : Suite à l’adoption de la loi en économie sociale et au changement de gouvernement, il a fallu attendre l’automne 2014 pour que débutent les travaux de la Table nationale des partenaires en économie sociale. Cette table vise à déposer le plan d’action gouvernemental en économie sociale d’ici la fin décembre 2014.

Malgré le contexte difficile découlant des annonces de compressions budgétaires au sein des finances de l’État, le travail pour le dépôt du plan d’action gouvernemental en matière d’économie sociale se poursuit.

Parallèlement, les Pôles d’économie sociale du Québec sont invités à produire leur plan d’action régional d’ici mars 2015. Cela représente un important défi dans la mesure où nous devons naviguer sans point de repère dû à la perte de plusieurs de nos organismes partenaires, dont les CLD et la CRÉ.

Le Pôle d’économie sociale de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine garde le cap pour assurer la reconnaissance des entreprises et la promotion du secteur, mais doit inévitablement revoir son trajet pour se rendre à bon port et poursuivre le travail amorcé.

Voilà donc où nous en sommes !

En espérant que le gouvernement ne nous mette pas KO…

André Richard, Porte-parole officiel Pôle d’économie sociale

Geneviève Gagné, Coordonnatrice Pôle d’économie sociale

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