L’objectif du Forum était de susciter des réponses innovantes aux besoins collectifs de la région en présentant des projets inspirants et en outillant les porteurs de projet pour mieux innover, en plus de créer des liens avec une communauté d’acteurs de changements. Cette journée était destinée 1) aux individus et organisations qui désirent s’inspirer et s’outiller pour mener des projets qui auront un impact social sur leur communauté ; 2) aux accompagnateurs qui travaillent auprès d’initiatives à impact social.
L’évènement en chiffres
- Nous sommes fiers d’avoir rejoint 64 personnes, dont 41 porteurs de projets et 23 accompagnateurs de projets, issus des 6 territoires de la GÎM.
- L’évènement comptait 12 panélistes qui représentaient des initiatives inspirantes et qui apportaient des pistes de réflexions aux enjeux soulevés lors des panels. À cela s’ajoutaient 2 organisations présentatrices, soit la corporation La Vague et le Chantier de l’économie sociale, qui participaient à la discussion portant sur l’innovation territoriale et sociale.
- Un atelier créatif a permis aux participants de s’initier à démarche du design thinking et de développer des propositions de projets adaptées à 4 personnages fictifs.
Des objectifs atteints !
Rejoindre des porteurs de projets issus des six territoires ;
Parmi les 64 personnes participant au Forum, on comptait 24 participants de la Côte-de-Gaspé, 8 de la Haute-Gaspésie, 6 de la MRC de Bonaventure, 2 de la MRC du Rocher-Percé, 5 de la MRC d’Avignon, 2 des Îles-de-la-Madeleine, 14 acteurs régionaux, 1 acteur national et une entreprise du Bas-Saint-Laurent.
Développer les connaissances des acteurs de changements en offrant 4 panels ;
Lors du panel « Relever aujourd’hui les défis de nos aînés », les discussions ont abordé la méconnaissance qu’ont les acteurs œuvrant auprès des aînés, des offres respectives des différentes organisations pour cette même clientèle. On exprimait comment cela peut nuire à la complémentarité dans l’écosystème et à la diffusion de la bonne information aux usagers qui ont des besoins non-comblés. On y a nommé le besoin de faciliter l’accès des aînés aux activités de loisirs, par la croissance d’une offre de transport « à la demande » et un soutien à l’appropriation et à l’utilisation des outils numériques. Il faudrait revoir le programme du PEFSAD qui encadre le soutien financier aux aînés pour les services de maintien à domicile et qui encadre également les actions des ÉSAD. C’était aussi l’occasion de présenter le modèle de la Coop de construction La Couverte qui développe une offre de menus travaux pour les aînés, en complément à son offre de construction et de rénovation. Nathan Bouffard mentionnait qu’il est difficile qu’une telle offre soit rentable, mais qu’elle permet dans le cas de La Couverte d’offrir un horaire à temps plein à l’équipe. Nous avons pu également discuté des défis et besoins au niveau du transport avec Marie-Andrée Pichette de la RÉGIM.
Il a été question des adaptations nécessaires pour bien servir la clientèle aînée, qui passe entre autres par l’adaptation du service à la clientèle (offrir un service téléphonique réfléchi pour les usagers aux besoins particuliers) et par la considération des besoins en termes d’horaire de transport des aînés (la demande ne se situe pas au même moment que la masse critique des usagers, soit les travailleurs et étudiants). On y a aussi nommé le fait qu’il y avait moins de services actuellement pour les aînés qui se situe dans la zone grise entre les personnes admissibles pour le transport dit « adapté » et le transport régulier, qui demande une autonomie complète des passagers.
Le panel « Réfléchir l’avenir du patrimoine bâti » nous a permis de mettre en lumière le retard que la Gaspésie accuse dans la conversion de ses églises. En effet, ailleurs au Québec, 25% des églises sont en mutation (fermées, à vendre, démolies, en requalification), alors qu’en GÎM c’est autour de 17%-18%. On s’attend à beaucoup de fermeture dans la région dans les prochaines années. Les présentations du Conseil du patrimoine religieux ainsi de la Maison-Mère de Baie-Saint-Paul ont permis de s’intéresser aux aspects tels que l’identification d’opportunités (et les questions à se poser), les facteurs de succès et les grandes étapes incontournables. L’entreprise Entremise nous a permis de découvrir une tout autre posture face au développement de projets immobiliers : l’occupation transitoire. L’occupation transitoire est une stratégie immobilière agile qui consiste à occuper rapidement un bâtiment vacant afin de tester, enrichir ou bâtir un projet pérenne. On y soulignait que la vacance d’un lieu peut coûter cher (maintenir le lieu chauffé, sécurité) et qu’on peut mettre à profit ces lieux en planifiant des interventions minimales et en occupant le lieu avec des usages qui s’adaptent bien à l’espace. Philémon Gravel mentionnait que « l’économie sociale a un rôle à jouer dans la requalification du patrimoine puisqu’on voit que le marché privé peine à trouver des solutions. Ce sont des bâtiments qui sont parfois hors marché et les solutions sont peut-être plus collectives et nécessitent de passer par d’autres chemins ».
Le panel « Propulser les communautés par les sports et la culture » rassemblait des projets et entreprises qui revitalisent des coins de la région par leur offre en culture et en sports, un angle important pour le développement territorial. Il était formé de la Coopérative de plein air RAC, le Centre culturel Le Griffon, le centre d’escalade le Bloc de l’Est et, à l’animation, le Parc régional du Mont Saint-Joseph. C’était l’occasion de s’intéresser à la fonction qu’ont ces entreprises comme liants sociaux et comme vecteurs d’attraction des jeunes qui viennent s’installer en région. Les panélistes partageaient tous l’importance des partenariats, de la concertation et le fait d’être enraciné dans sa communauté. Nécessairement, on y a aussi discuté de l’importance de favoriser l’implication par le bénévolat, un élément parfois essentiel à la survie de ces projets qui, rappelons-le ont émergé par et pour la communauté.
Le panel « Dynamiser nos cœurs de village et nos services de proximité » s’intéressait à comment enrichir nos cœurs de village et renverser la tendance de se déplacer pour accéder aux services, en considérant les préoccupations environnementales, le vieillissement de la population et l’attractivité des milieux de vie. La reprise collective du verger Pomme en fête, la Table de concertation de la Pointe Forillon et la coopérative artisan.e libraire Flotille sont tous des exemples de projets initiés par des citoyens et qui répondent à des besoins de la communauté. Pour les panélistes, les modèles collectifs (OBNL, coop) se présentaient comme des véhicules particulièrement adéquats pour porter leur cible collective, s’aligner aux valeurs d’entreprises et minimiser les contraintes au démarrage. Pour être une réussite, des conditions doivent être rassemblées, soit des liens forts avec un réseau de partenaires, une communication transparente et une proximité avec la communauté par la mise en place de divers efforts pour mobiliser et inclure celle-ci.
En compagnie du Chantier de l’économie sociale, de la corporation La Vague et animée par Noémie Bernier, directrice du Pôle d’économie sociale GÎM, l’après-midi offrait une discussion sur l’innovation sociale et les éléments clés à considérer pour un projet à impact social. Cette discussion jetait les bases pour le Lab créatif qui occupait la majorité de l’après-midi. Imaginé selon la démarche du design thinking, l’atelier d’idéation était l’occasion de porter plus loin les réflexions de la journée, en projetant des idées et des considérations porteuses pour notre région.
Développer des propositions de projets pour la région :
Lors du Lab Créatif qui clôturait l’après-midi, les participant.e.s ont eu à se mettre dans la peau de nos personnes fictives Sarah, Mélanie, Marcel et Dominique et développer des idées de projets qui répondaient à leur besoin et s’adaptaient à leur réalité. Parmi les 9 équipes, des projets particulièrement variés ont été imaginés : une maison intergénérationnelle, un refuge pour animal connexe à une résidence pour aînés, un service de garderie avec un horaire atypique pour permettre des loisirs aux parents ponctuellement (soir, week-end), un partenariat aîné-famille monoparentale pour alléger la charge mentale des parents, un groupe de cardio-poussette pour éviter l’isolement des mères, un projet de cuisine multigénérationnelle en résidence, la mise en place de locaux équipés d’outils en résidence pour permettre aux aînés manuels de faire des projets de revalorisation ou encore des menus travaux. Bien que ludique, l’atelier permettait d’utiliser l’approche du design thinking pour penser autrement la réponse aux besoins d’un public type, en plus de réunir des participants avec des parcours diversifiés.
Stimuler l’approche de porteurs potentiels et avoir comme impact la structuration d’initiatives émergentes;
Le Forum se clôturait avec l’annonce par le Chantier de l’économie sociale d’un sommet national sur l’économie sociale. Leur passage en Gaspésie et durant l’évènement avait l’objectif de saisir la réalité et les besoins de notre région, afin d’intégrer au sommet la perspective, les bons coups et les préoccupations de chacune des régions. Le Sommet 2025 sera le moyen d’identifier les innovations porteuses et de les concrétiser en réels engagements et alliances pour l’économie sociale et le développement des territoires.
En août 2023, nous présentons une série d’ateliers qui s’adressent aux projets émergents et qui s’inscrivent en continuité avec le Forum : le 1er et le 15 août, Bâtir son modèle d’affaires collectif avec le Business Model Canvas et, le 29 août, l’atelier « l’art du pitch ».
À l’automne, nous offrirons en partenariat avec la corporation La Vague un parcours axé sur le développement de l’impact s’adressant aux entrepreneurs à impact social. Le parcours de 4 ateliers inclura des présentations d’experts, des ateliers, de l’accompagnement personnalisé et du codéveloppement entre pairs. Le parcours permettra aux participants de cibler les zones où ils souhaitent développer leur impact, d’identifier des actions à mettre en place et de planifier la mesure et la communication de son impact.
Merci à notre comité organisateur : Stéphanie Larocque de La Vague, Vicky Gaudet du Réseau de développement social Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Patrice Blais qui travaillait à cette période pour la CDRQ et Dominique Cyr du CIRADD.
Merci également aux partenaires financiers qui ont rendu possible l’évènement: le Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, la Fondation Lucie et André Chagnon et le Réseau de développement social Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.